Ce vendredi 10 juillet 2020, la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion a proposé son plan de relance de l’économie réunionnaise. C’est dans une salle Caillée comble que le président Ibrahim PATEL a détaillé les trois propositions phares de ce plan de relance.

Devant les élus de la chambre consulaire, Ibrahim Patel est d’abord revenu sur la gestion de la crise coronavirus par les services de la CCI. Entre mars et juin, ces derniers ont dû traiter plus de 4 000 demandes de chefs d’entreprises en lien avec la crise. Le président justifie cet appui aux entreprises et son plan de relance : “les petites entreprises ont beaucoup souffert et souffrent toujours de la crise sanitaire et économique. Nous avons voulu accompagner de notre mieux les entrepreneurs de l’île. À ce jour, 50% des demandes traitées concernaient des aides financières et près de 25% le Fonds de Solidarité National et Régional. Nous avons a cœur de répondre aux inquiétudes exprimées par les chefs d’entreprises. C’est pourquoi nous proposons ce plan de relance en 3 points. Le seul leitmotiv c’est Sauvons nos entreprises et les emplois. “

“Sauvons les entreprises et les emplois.”

Face aux journalistes présents, le président de la chambre à tenté de convaincre de la légitimité de ses propositions.

Le plan de relance de la CCI Réunion repose sur trois piliers clairement identifiés : gel des implantations commerciales en périphérie de ville, extension à tout le territoire insulaire d’une zone franche globale, soutien accru à l’embauche des demandeurs d’emplois.

Les services de la CCI estiment que 2 300 emplois sont menacés dans le commerce de proximité. David Javegny, directeur du pôle développement des filières, précise que “le commerce est le premier employeur privé de la Réunion. 34 500 salariés sont employés dans ce secteur. Avec 14 000 commerces et plus de 16 500 points de vente, les Réunionnais ont pu constater le bénéfice de la proximité pendant la crise. C’est ce que nous souhaitons conserver. Le gel des implantations commerciales en périphérie permettra de maintenir la diversité commerciale tout en évitant la paupérisation des centres-villes.”

Sur la zone franche globale, Karima Badat, responsable du pôle économique de la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, se veut ambitieuse.  “Nous pouvons réduire le risque de chômage pour les salariés en fin de chômage partiel.” Elle assure que la zone franche globale pourra davantage donner de pouvoir d’achat aux Réunionnais par le biais des heures supplémentaires tout en rassurant les entrepreneurs dans le contexte économique morose. “Faire de l’ensemble du territoire de La Réunion une zone franche globale c’est aussi comprendre les problématiques fiscales et sociales auxquelles sont confrontées les entrepreneurs de l’île.”

 

“Nous pouvons réduire le risque de chômage pour les salariés en fin de chômage partiel.”

 

Enfin, Ibrahim Patel a souhaité apporter un soutien franc à l’embauche des demandeurs d’emplois. “En moyenne nos demandeurs d’emplois touchent 200 euros d’indemnisation de moins qu’un allocataire métropolitain (1 000 euros en moyenne contre 1 200 en métropole). À la CCI Réunion, nous défendons l’idée qu’il faut encourager le retour à l’emploi en améliorant les salaires sans que cela ne pèse sur le coût à l’embauche. Nous proposons donc aux demandeurs d’emplois volontaires de transférer une partie de leur allocation vers le nouvel employeur pour réduire le coût mensuel de l’embauche. En contrepartie, le salaire net pour le nouveau salarié doit être supérieur à l’allocation versée avant l’embauche.”

Pour le président de la CCI Réunion cette solution pourrait favoriser le retour à l’emploi des Réunionnais sans peser sur les dirigeants des petites et moyennes entreprises. En 2019, Pôle Emploi Réunion avait indemnisé à hauteur de 560 millions d’euros les 49 500 demandeurs d’emplois du département.

 

– Service Communication Proximité Protocole, Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion.